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De Porto Alegre au pillage de la Sécu

Dans un titre évocateur de l'ambiance "salsa"samba", le quotidien Le Monde titrait, à l'occasion de la manifestation des antimondialisations : "Le Carnaval de Porto Alegre".
Parmi les 15 000 manifestants défilant dans les rues de la cité brésilienne, se retrouvaient plusieurs ministres français, ainsi que d'autres leaders politiques, de Chevènement à Krivine, regroupés sous la bannière d'ATTAC, avec José Bové.
Défenseurs professionnels de la nouvelle "démocratie participative", vieille resucée corporatiste de la collaboration de classe, bénie par le Vatican, ceux–ci ont reçu naturellement le soutien du secrétaire général de l'ONU, du Forum de Davos et du grand spéculateur George Soros.
De son côté, la fondation Ford a tiré cent mille dollars de son escarcelle pour financer l'opération. Entre gens de bonne compagnie, on ne pouvait faire autrement, Porto Alegre devenant la vitrine du capitalisme à visage humain.
Mais, en France, le financement des 35 heures continue à être un véritable casse–tête pour le gouvernement, réticent à faire payer le patronat.
Le financement du système coûterait environ 35 milliards, que le pouvoir politique entend faire payer à la Sécu, sous prétexte que le nombre d'emplois créés par les 35 heures profite aux finances de la Sécu. Ce qui reste à démontrer.
La CGT–FO adresse donc une mise en garde au gouvernement. Pour celle–ci, "il est hors de question que la Sécurité sociale finance les 35 heures, alors que nous demandons une clarification de son financement". Il est clair qu'en toute logique, l'apport de cotisations doit avant tout servir au relèvement des prestations, constamment revues à la baisse depuis vingt ans.
En cette fin d'année, le Conseil constitutionnel vient de recaler le gouvernement en le renvoyant à ses études.
A.G.     (semaine du 2 au 8 janvier 2002 – n°519)