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UN NOUVEAU PRINCIPE CONSTITUTIONNEL EUROPÉEN

ANALYSE
Giscard d'Estaing, qui préside la "Convention européenne" en charge de rédiger le projet de "traité constitutionnel européen", en a présenté un premier avant–projet, le 28 octobre.
Le texte devrait être finalisé d'ici à juin prochain et adopté dans chaque pays en 2004. Giscard, à propos de ses nouvelles tâches européennes, parlait, le 23 juillet dernier, de "la dernière chance de l'Europe unie", "tiraillée entre les désirs contraires de faire fonctionner un grand marché et de conserver des régimes de protection sociale et de prélèvement fiscal très différents".
Comme on ne peut douter de l'engagement de Giscard pour le "grand marché", on doit en conclure que l'un des objectifs de la "Constitution européenne" qu'il doit préparer est donc de permettre d'en finir avec les "régimes de protection sociale" nationaux : Et son projet de "traité constitutionnel européen" serait même "la dernière chance" d'y arriver.
Un nouveau principe fait son apparition dans l'avant–projet de "Constitution européenne" : c'est celui de la "démocratie participative", qui a droit à un article entier.
La "démocratie participative" et le "budget participatif" ont été inventés par les amis brésiliens de la LCR (qui forment un courant du Parti des travailleurs du Brésil) à la tête de la ville de Porto Alegre. Ils organisent chaque année un Forum social mondial, dont une édition européenne se tient cette semaine à Florence, en Italie.
Pourquoi Giscard reprend–t–il cette idée? Parce qu'elle a permis, à Porto Alegre, de faire payer mieux qu'ailleurs la dette qui saigne le pays. Comment? En conduisant les organisations ouvrières à prendre la responsabilité, face à la population et aux travailleurs, des "priorités" pour l'utilisation de l'argent qui restait… une fois cette dette payée!
Difficile d'appeler à résister contre une "décision" à laquelle on a soi–même pris part. Tel est le concentré de la "démocratie participative".
À Porto Alegre, tout comme dans l'État de Rio Grande do Sul, dont elle est la capitale, les tenants du "budget participatif" perdent des voix (ils ont même perdu la direction de l'État), alors que partout ailleurs dans le pays, le Parti des travailleurs progresse.
BERNARD LEDUC     (semaine du 6 a u 12 novembre 2002 – n°563)

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